Nous vous avons présenté Susanne Bisovsky dans le Burda Easy printemps-été 2017 dans un portrait titré "Peintre de la mode". La styliste de mode star en Autriche est en effet passée maître en création de tableaux vivants aux inspirations multiples, et nous sommes heureux de vous présenter ses dernières réalisations.
En hommage à un lieu historique, le café Cobenzl
Le dernier shooting de Susanne Bisovsky et de son team s'est déroulé sur une hauteur de Vienne, où à l'emplacement d'un château détruit après la Seconde Guerre mondiale, grand lieu de rendez-vous des Viennois de la Belle Epoque, a pris place un nouveau château, plus modeste mais à l'identique, faisant office de restaurant et de lieu d'événements, assorti d'un café construit dans le style des années 50, et nouveau lieu de rendez-vous des promeneurs en toute saison.
Un lieu chargé d'histoire !
Le café Cobenzl construit en rotonde domine la ville de Vienne et de nombreux visiteurs venaient y admirer la vue en prenant un café ou des rafraîchissements. Récemment la ville de Vienne a décidé de détruire le bâtiment du café et le sang de nombreux Viennois n'a fait qu'un tour. Parmi eux, la créatrice Susanne Bisovsky et son équipe. Pour immortaliser cet endroit de villégiature romantique, ils ont décidé d'y faire un shooting photo en souvenir. Le temps pressant, le shooting a eu lieu sous la neige que connaît Vienne durant les mois d'hiver.
Mode et histoire
Dans le portrait que nous avons consacré à la créatrice, nous faisions référence à un autre shooting photo, celui qu'y a fait une équipe de burda Moden pour une ligne de maillots de bains dans les années 60, et dont les anciens mannequins venaient encore récemment prendre le thé au Café Cobenzl en parlant du bon vieux temps. La mode a bien sûr changé mais celle de Susanne Bisovsky est tout à fait hors du temps.
Une mode comme un voyage onirique
Avec ses inspirations multiples, souvent celles flamboyantes de la "Mitteleuropa", ce creuset d'Europe centrale où se mêlent les folklores de nombreuses cultures aussi proches que différentes, la créatrice met en scène des femmes de tous horizons, mais dont la féminité est le point d'orgue. Peu importe la parure, la femme est belle, grandiose et souveraine.
Une mode en clin d'œil
Chez Susanne Bisovsky, comme chez tous les grands créateurs, l'humour côtoie le savoir-faire d'exception de la haute couture. Car elle a appris et commencé avec les plus grands, de Vivienne Westwood à Jean-Charles de Castelbajac, de Helmut Lang à Marc Bohan. Cette maîtrise de la couture de haut vol lui permet donc toutes les fantaisies, dont elle ne se prive en aucune façon. Cette attitude désinvolte rend sa mode d'autant plus intéressante.
"Gemütlichkeit" et poésie
La "Gemütlichkeit" viennoise est connue de tous les amoureux de Vienne. Ce terme intraduisible qui évoque le bien vivre, le bien être et la convivialité, un peu comme on parlerait d'ambiance cosy aujourd'hui, est le dénominateur commun de nombreux cafés de Vienne. Point de stress et de précipitation, ce que l'on ne fait pas aujourd'hui, pourra toujours être fait demain. Prendre son temps et profiter de la beauté de l'instant présent.
Fin de défilé
L'hommage au Café Cobenzl s'achève et les modèles défilent une dernière fois dans cet endroit chargé d'histoire et de bons moments partagés. Les styles se succèdent et la profusion et la variété de dentelles et de coiffes étourdissent les spectateurs...
Madame met sa mantille
La fête est terminée, il est temps de se retirer et de dire adieu à cet endroit magique qui s'endort sous la brume du soir. Anastasia a fait honneur à la fête avec des dentelles et des broderies, mais l'on ne sait si sa parure est d'Europe centrale, de Russie, d'Andalousie ou d'Amérique centrale.
Inspirations historisantes
Car les inspirations de Susanne Bisovsky sont multiples. Elle a entre autres par le passé décidé de remettre au goût du jour ce qu'elle nomme le "Wiener chic", pour se démarquer de la mode mondialisée et forcément... jetable. Elle a pour ce faire, organisé d'incroyables événements dont certains ressemblaient à des comédies de boulevard du XIXe siècle par exemple. Mais aussi participé à des fashion weeks où elle défendait ce fameux Wiener chic.
"Frida Kahlo, attention peinture fraîche"
Une autre de ses performances et non des moindres, fut ce show qu'elle a donné à Paris avec sa collection Frida, celle pour laquelle nous l'avons nommée "Peintre de la mode". Le titre humoristique du show fut à lui seul tout un programme, les tenues (et les modèles, voir plus loin) rappellent à s'y méprendre celles de Frida Kahlo et ont fortement impressionné le monde de la mode.
La sombre Frida
Proches par leur opulence aux folklores d'Europe centrale, les tenues mexicaines portées et peintes par Frida Kahlo ont inspiré la créatrice autrichienne et en faiseuse de tableaux vivants, elle s'est amusée à reproduire l'ambiance des tableaux de la grande peintre mexicaine. La ressemblance des modèles est époustouflante.
La veuve noire et la femme fleur
Autre particularité de la mode de Susanne, la façon de distinguer avec humour la femme de la jeune fille. Ainsi certaines parures sont-elles celles de femmes accomplies, d'autres sont celles des jeunes filles en fleurs. Ainsi deux de ses collections portaient le nom de "La maison aux deux filles" puis "La maison aux trois filles". On le voit, la poésie est toujours au rendez-vous !
L'égérie de la "Mitteleuropa"
Et pour finir, une des inspirations premières de Susanne Bisovsky, celles de l'Europe centrale où se mêlent folklores autrichiens, hongrois, bulgares, roumains, tziganes... dans un foisonnement de broderies et de fleurs, qu'elle fait imprimer à l'identique en s'inspirant des motifs d'autrefois. C'est sûr, Susanne Bisovsky n'est pas une créatrice de mode comme les autres.
Le portrait de la créatrice est à retrouver dans le burda Easy sorti le 24 février.
© Photos : Jenni Koller / Wolfgang Zajc / Atelier Olschinsky / / Christopher Mavric / M.O.F.